Les près de 180 âmes qui peuplent aujourd'hui Castetbon occupent un habitat particulièrement dispersé (environ 10 km séparent les deux points les plus éloignés du centre du village), réparti aux quatre coins de ce village qui s'étend sur plus de 1 400 hectares reliés par 18 km de voies communales (à laquelle il faut ajouter la voirie départementale). Les traditionnels mairie, église et cimetière trônent fièrement au cœur du bourg, situé à près de 200 m d'altitude et qui offre un point de vue sans pareil sur la chaîne des Pyrénées, tandis que la salle des fêtes Bellevue, qui porte particulièrement bien son nom et peut accueillir jusqu'à 230 personnes, surplombe le lotissement communal bâti dans les années 2000.
Un peu d'histoire...
D’après les historiens érudits, Castetbon est le prototype même du village dont l’origine « se perd dans la nuit des temps » ! Le site semble d'abord avoir été fortifié par les Vascons-Romains qui le nomment Castrum Bonom. Mais « Castetbon » signifie sans conteste « château-fort » et renvoie sans ambiguïté à la période romane (Xe – XIIIe siècles). Un document en latin conservé aux archives départementales des Pyrénées-Atlantiques donne de très précieuses indications sur les origines du village. Le Vicomte Gaston VII, qui régna de 1229 à 1290, y établit un peuplement nouveau. Placé sur une butte offrant un large panorama, rapidement doté d'un enclos, puisqu’il est fait mention de portes qui dépendait de la seigneurie d’Audaux, le lieu voit sa population augmenter au XIIIe siècle, au point que le seigneur Arnaud Guilhem d'Audaux réclama, en 1276, à l'évêque d'Oloron la construction d'une église (qui sera dédiée à Saint-Blaise) et d'un cimetière attenant. Le petit bourg prend alors le nom de Castetbon-la-neuve. Par contre, les archives ne permettent pas de situer exactement l’emplacement primitif du château : deux lieux sont possibles, l’un près de la porte fortifiée en ogive, dite « Porte du sel », particulièrement bien conservée aujourd'hui, l’autre à l’emplacement actuel de l’église et du cimetière, sur une plateforme ovoïde de cinquante mètres de diamètre.
Plus près de nous, au XVIIIe siècle, un autre personnage renommé aurait habité Castetbon : Porthos, de son vrai nom Isaac de Portau, issu d’une famille parpaillote de petite noblesse de Gan, fidèle compagnon de d’Artagnan. Et où, exactement ? À la seigneurie Campagne, qui se situe sur l'actuelle route du Pont-noir. Porthos n’y résidera pas beaucoup, tandis que Jean, son deuxième fils, qui en hérite, fera carrière dans la Marine royale. Il épouse Jeanne Claire Lendéjon, originaire de Saint-Malo. À la mort de son époux, celle-ci vient s’installer à Castetbon et y meurt en 1754. On peut encore voir sa pierre tombale dans l’allée centrale de l’église. Le couple eut deux enfants, Jean-Baptiste et Maurille-Claude. Jean-Baptiste hérite à son tour de la seigneurie en 1729. Il accomplit une belle carrière de hobereau local, devient un puissant notable appelé aux fonctions de maire de Pau en 1736 et disparaît en 1758.